Probablement un des aspects les plus troublant et parlant de Cuba.
Les surfaces
commerciales existent, mais les rayonnages sont épars, faiblement garnis. Parfois on
compte le nombre d’articles différents sur les doigts d’une main.
Les vestiges de l’époque
soviétique semblent encore perdurer : Cuba produit du sucre en masse quitte à délaisser la
culture de certaines denrées alimentaires de base. On trouve par exemple du riz brésilien
ou vietnamien, car la production nationale ne suffit pas. Les fruits et légumes sont issus de
l’agriculture nationale dont le planning étatisé ne fait pas dans la diversité.
Le régime alimentaire cubain est pauvre en viande. On trouve du porc et du poulet
mais le coût est prohibitif pour beaucoup de familles. La vente de viande de boeuf est
interdite. Tout le bétail est propriété de l’Etat et il n’y en a pas assez pour tout le monde.
On imagine donc que seuls les privilégiés proches des hautes sphères ont accès à la viande
rouge.
Pour les denrées moins périssables, telles que conserves, biscuits, condiments, on
tombe majoritairement sur des produits chinois premiers prix. L’industrie agro-alimentaire
cubaine ne produit presque que du rhum -que l’on trouve plus facilement que l’eau en
bouteille. Les produits importés et souvent de piètre qualité sont vendus à prix d’or.
Tout produit importé, alimentaire ou non se voit taxé par l’Etat à 100%. Ces produits déjà
chers à acheminer à cause de l’embargo, sont donc surtaxés et difficilement accessibles.
L’exemple de la boîte de thon ne fait pas office d’exception. Elle coûte 2 CUC (environ 2
$) alors que le salaire mensuel d'un médecin est de 20 CUC. Beaucoup de produits de première nécessité, tel que l’huile de friture, le lait ou le savon suivent la même logique.
Ainsi, il n’est pas aisé de faire ses courses à Cuba.
On ne trouvera pas forcément tout ce
que l’on est parti chercher. De plus, les différentes denrées ne sont pas centralisées en un
même lieu et il faut se rendre dans différentes boutiques pour avoir tantôt des fruits, du riz
ou une boite de sardines.
Commençons notre parcours par le marchand de fruits et
légumes. Voici la liste quasi exhaustive de ce que l’on peut y trouver: patates douces,
malanga, bananes plantains, tomates, haricots, poivrons, pastèques, ananas, mangues,
papayes, goyaves, piments, oignons, ail.
Ensuite viennent les points d’approvisionnement où les Cubains doivent se rendre avec le
carnet de rationnement. Ce carnet, qui fête ses 50 ans en 2013, garanti un
approvisionnement minimal à faible prix (en peso national). Il y a un adage à Cuba :
personne ne peut vivre avec un carnet de rationnement, mais rares sont ceux qui peuvent
vivre sans.
Pour compléter son panier, il est nécessaire de passer par la porte de service et
moyennant un billet glissé on obtient un peu plus du stock de l’Etat. Puis, il y a les
commerces où les produits sont plus occidentaux. Il s’agit de pâtes, sauces, condiments,
jus de fruits, biscuits etc. Les prix y sont élevés, mais les denrées que l’on y vend sont
souvent de première nécessité.
Enfin, les boulangeries dont l’odeur douceâtre hante les rues jusqu’à tard le soir. Que
ce soit à La Havane, à Trinidad ou à Santiago de Cuba, le pain sera en général le même,
rationné et fade. Il semble que même la recette du pain a été nationalisée.
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